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Versets 12-16.



S. AUG. (Tr. 116 sur S. Jean.) Les Juifs s’imaginèrent qu’en menaçant Pilate de César, ils lui inspireraient une crainte plus grande encore, et qu’ils obtiendraient de lui la condamnation de Jésus plus efficacement que lorsqu’ils lui avaient dit : « Nous avons une loi, et selon notre loi il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu. » Mais les Juifs criaient : « Si vous le délivrez, vous n’êtes point ami de César, car quiconque se fait roi n’est pas ami de César. » — S. Chrysostome : (Hom. 84 sur S. Jean.) Mais comment pouvez-vous prouver qu’il a voulu se faire roi ? Par la pourpre dont il était revêtu ? par son diadème ? par ses chars ? par ses soldats ? Est-ce qu’il ne marchait pas toujours seul avec ses douze disciples, ne se servant que de ce qu’il y avait de plus commun pour sa nourriture, pour son vêtement, pour son habitation ?




S. AUG. La crainte de la loi des Juifs n’avait eu aucune influence sur Pilate pour le déterminer à faire mourir Jésus-Christ ; il avait craint bien plus de livrer à la mort le Fils de Dieu. Mais il ne put se résoudre à ne pas tenir compte de César, de qui venait son pouvoir, comme il avait fait pour la loi d’un peuple étranger. Aussi, dit l’Evangéliste, « Pilate, ayant entendu ces paroles, fit amener Jésus dehors, et il s’assit sur son tribunal au lieu qui est appelé lithostrotos, on hébreu gabatha. » — S. Chrysostome : Pilate quille les Juifs pour examiner plus sérieusement encore cette affaire, ce qu’indiquent ces paroles : « Il s’assit sur son tribunal. » — LA GLOSE. Le tribunal est pour les juges ce que le trône est pour les rois, ce que la chaire est pour