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livré entre vos mains est coupable d’un plus grand péché. » C’est par un sentiment d’envie qu’il m’a livré à votre pouvoir, tandis que c’est par un sentiment de crainte que vous exercez contre moi ce pouvoir. Jamais on ne doit sacrifier à la crainte la vie d’un innocent, mais c’est un bien plus grand crime de la sacrifier à l’envie. Aussi Nôtre-Seigneur ne dit pas : Celui qui m’a livré entre vos mains est coupable de péché (comme si Pilate lui-même ne l’était pas), mais : il est coupable d’un plus grand péché ; » paroles qui devaient faire comprendre à Pilate qu’il était loin d’être exempt de faute. — THEOPHYLACTE. « Celui qui m’a livré, » c’est-à-dire Judas, ou la foule. Devant cette réponse si claire de Jésus : « Si je ne me livrais moi-même, et si mon Père ne vous l’accordait, vous n’auriez sur moi aucun pouvoir, » Pilate fait de plus grands efforts pour délivrer Jésus. « De ce moment, Pilate cherchait à le délivrer. » — S. AUG. Lisez ce qui précède, et vous trouverez que déjà il avait cherché les moyens de mettre Jésus en liberté. L’expression : « Depuis lors, de ce moment, de là, » signifie : à cause de cela, pour ce motif, c’est-à-dire pour ne pas se rendre coupable de péché, en condamnant à mort un innocent qui était livré entre ses mains.