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parler ici de sa naissance temporelle et de sa venue comme homme dans le monde, et non de sa naissance éternelle et sans commencement comme Dieu. — THEOPHYL. On peut dire encore que le Seigneur interrogé par Pilate s’il était roi lui répondit : « Je suis né pour cela, c’est-à-dire pour être roi, car par cela seul que je suis né d’un roi, j’affirme que je suis roi moi-même. — S. Chrysostome : (hom. 84 sur S. Jean.) Mais s’il est né roi, il n’a donc, rien qu’il n’ait reçu. « Je suis venu, poursuit-il, pour rendre témoignage à la vérité, » c’est-à-dire pour persuader tous les hommes de la vérité. Considérez ici la grande douceur du Sauveur, tandis qu’on le traitait comme un malfaiteur, il a supporté cet outrage en silence ; mais quand on l’interroge sur son royaume, alors il répond à Pilate, il cherche à l’instruire et à élever son esprit vers des idées plus hautes, et veut le convaincre que toute sa conduite a été exemple de subterfuges et d’artifices : « Je suis venu pour rendre témoignage à la vérité. »




S. AUG. Lorsque Jésus-Christ rend témoignage, à la vérité, il se rend témoignage à lui-même ; car il a dit, en termes exprès : « Je suis la vérité. » Mais comme la foi n’est pas le partage de tous, il ajoute : « Quiconque est de la vérité, entend ma voix. » Il l’entend avec les oreilles intérieures du cœur, c’est-à-dire il obéit à une voix, ou si vous voulez, il croit en moi. Par ces paroles : « Quiconque est de la vérité, » le Sauveur veut faire ressortir l’importance de la grâce, par laquelle il nous appelle selon son décret. (Rm 8) Si nous considérons la nature dans laquelle nous avons été créés, quel est celui qui n’est pas de la vérité, puisque c’est la vérité qui a créé tous les hommes ? Mais tous ne reçoivent pas de la vérité la grâce nécessaire pour obéir à la