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plus utile, et saint Jean lui-même a rapporté certaines accusations dirigées contre Jésus, comme nous le verrons en son lieu : « Pilate leur dit donc : Prenez-le vous-même, et jugez-le selon votre loi. » — THEOPHYL. C’est-à-dire, puisque vous voulez qu’il soit jugé selon vos désirs, et qu’à vous entendre, il semble que vous n’ayez jamais rien fait de répréhensible, prenez-le et condamnez-le, quant à moi, je ne consentirai jamais à juger de la sorte. — ALCUIN. Ou bien encore il veut leur dire : Vous avez une loi, et vous savez ce qu’elle prononce en pareille circonstance, faites donc selon que vous le croyez juste.




« Les Juifs lui répondirent : Il ne nous est pas permis de mettre à mort personne. » — S. AUG. Mais est-ce que la loi ne défend pas d’épargner les malfaiteurs, et surtout les séducteurs qui cherchent à détourner du culte du vrai Dieu comme était Jésus dans leur pensée ? Si donc ils répondent qu’il ne leur est pas permis de mettre personne à mort, c’est, entendons-le bien, à cause de la solennité du jour qu’ils avaient commencé à célébrer. L’excès de votre malice vous a-t-il fait perdre entièrement toute raison que vous vous croyiez purs du sang innocent parce que vous voulez le faire répandre par un autre ? — S. Chrysostome : Ou bien ils répondent qu’ils ne peuvent le mettre à mort, parce que leur pouvoir était singulièrement diminué depuis qu’ils étaient soumis à la domination romaine. Ou bien encore, Pilate leur ayant dit : « Jugez-le suivant votre loi, ils veulent lui prouver que le crime que Jésus a commis n’est pas contre la loi juive, et ils répondent : « Il ne nous est pas permis, » c’est-à-dire, il n’a point péché contre notre loi, mais son crime est un crime contre la sûreté publique, puisqu’il s’est dit roi. On peut dire encore qu’ils désiraient