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accomplir les préceptes de patience qu’il nous a donnés, moins par des actes extérieurs où l’ostentation peut avoir part, que par les sentiments du cœur. Il peut arriver, en effet, qu’un homme présente l’autre joue avec la colère dans le cœur. Nôtre-Seigneur a donc beaucoup mieux agi en répondant la vérité sans la moindre aigreur, et on se montrant paisiblement disposé à supporter patiemment des outrages plus sanglants encore.




S. Chrysostome : (hom. 83 sur S. Jean.) Quelle était la conduite naturelle à tenir ? C’était, ou de prouver que Jésus avait tort, ou de se rendre à son observation. Mais ce n’est pas ce qu’ils font, car tout ce qui se passait n’avait aucune apparence de l’égalité, mais tout était l’œuvre du désordre et de la violence. Ne sachant plus que faire, ils envoient Jésus chargé de chaînes à Caïphe : « Et Anne l’envoya lié à Caïphe le grand-prêtre. » — THEOPHYL. Ils s’imaginèrent qu’étant plus rusé que son beau-père, il pourrait trouver contre Jésus un chef d’accusation qui mériterait la mort. — S. AUG. D’après saint Matthieu, c’était chez Caïphe qu’on le conduisit dès le commencement, parce qu’il était grand-prêtre de cette année. En effet, Anne et Caïphe remplissaient alternativement chaque année la charge de grand-prêtre, et il est probable que c’est sur la volonté de Caïphe, que Jésus fut d’abord conduit chez Anne, ou que leurs maisons étaient situées de manière qu’on ne pouvait passer devant la maison d’Anne sans y entrer. — Bède : De ce que l’Evangéliste dit qu’il l’envoya lié, il ne faut pas conclure qu’il le fût seulement alors pour la première fois. Jésus fut enchaîné lorsqu’on se saisit de lui. Anne l’envoya donc, chargé de chaînes à Caïphe, comme on le lui avait amené. Il put se faire aussi qu’on le débarrassât un instant de ses liens pendant qu’on l’interrogeait, et