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m’avez donnés. » Et si Pierre s’en était allé après avoir renié Jésus-Christ, sa perte était infaillible.




S. Chrysostome : (Serm. sur Pierre et Elie.) C’est donc par un secret dessein que la Providence permit que Pierre tombât le premier, pour que la vue de sa propre chute lui inspirât plus de douceur pour les pécheurs. En effet, Dieu permit que Pierre, qui était le maître et le docteur de l’univers, succombât et obtînt son pardon, pour donner aux juges des consciences la loi et la règle de miséricorde qu’ils devraient suivre à l’égard des pécheurs. C’est pour cela, je pense, que Dieu n’a point confié aux anges la dignité du sacerdoce, parce qu’étant impeccables ils auraient poursuivi sans miséricorde le péché dans ceux qui le commettent. C’est un homme, sujet à toutes les passions, que Dieu établit au-dessus des autres hommes, afin que le souvenir de ses propres faiblesses lui inspire plus de douceur et de bonté pour ses frères.




THEOPHYL. Il en est qui cherchent, mais vainement, à justifier Pierre, en disant qu’il a renoncé à Jésus-Christ parce qu’il voulait toujours être avec lui, et marcher constamment à sa suite. Il savait, disent-ils, que s’il se donnait pour un des disciples de Jésus, il en serait aussitôt séparé, et qu’il ne lui serait plus permis ni de le suivre ni de le voir ; il feint donc d’être du nombre des archers du grand-prêtre, de peur que la tristesse de son visage ne le fit reconnaître et chasser dehors : « Or, les serviteurs et les satellites étaient rangés autour d’un brasier, parce qu’il faisait froid, et se chauffaient ; et Pierre aussi filait debout parmi eux, et se chauffait. » — S. AUG. On n’était point en hiver, et cependant il faisait froid, comme il arrive d’ordinaire à l’équinoxe du printemps. — S. GREG. (Moral., 2, 2.) Déjà Pierre avait laissé refroidir