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paroles : « Cependant Simon Pierre suivait Jésus, ainsi qu’un autre disciple avec lui. » — ALCUIN. Il suivait son Maître par amour, quoique la crainte ne le lui faisait suivre que de loin. — S. AUG. Il serait peut-être téméraire d’affirmer quel est ce disciple, puisque l’Evangéliste ne nous dit point son nom, cependant, c’est sous cette dénomination générale que saint Jean a coutume de se désigner, en ajoutant : « Celui qu’aimait Jésus. » Peut-être donc est-ce lui-même dont il est ici question. — S. Chrysostome : Il cache ici son nom par un sentiment d’humilité. L’action qu’il raconte est des plus glorieuses, puisqu’il est le seul qui suive Jésus, et que tous les autres ont pris la fuite. Cependant il donne à Pierre la première place dans son récit, et il semble céder à la nécessité en parlant de lui-même. Il vous apprend en même temps toute la valeur de son récit sur les faits qui se sont passés dans la cour du grand-prêtre, et dont il a été le témoin oculaire. Mais il se dérobe aux éloges qu’il méritait en ajoutant : « Or, ce disciple était connu du grand-prêtre. » Il ne cherche donc point à se prévaloir comme d’un acte héroïque d’avoir suivi Jésus seul jusque chez le grand-prêtre, et il en donne la raison pour ne pas laisser supposer qu’il a fait preuve en cela de courage et d’élévation de caractère. Quant à Pierre, l’amour le conduisit jusque-là, mais la crainte le retint à la porte : « Mais Pierre se tenait dehors à la porte. » — ALCUIN. Celui qui devait renier le Seigneur, se tenait dehors, et il n’était pas en Jésus-Christ, parce qu’il n’osait pas reconnaître et confesser hautement Jésus-Christ.




S. Chrysostome : L’Evangéliste nous fait voir que Pierre lui-même serait entré dans l’intérieur de la maison si on le lui eût permis : « L’autre disciple, qui était connu du grand-prêtre, sortit donc et parla à la portière, et elle fit entrer Pierre. » Il ne le fit pas entrer lui-même,