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trahison de Judas, l’Evangéliste, pour montrer que ce traître n’avait pas agi dans un but louable et utile, mais dans une intention criminelle et condamnable, ajoute : « Et ils l’emmenèrent d’abord chez Anne, » etc. — S. Chrysostome : Ils triomphent de joie du haut fait qu’ils viennent d’accomplir, et promènent Jésus comme un trophée de leur victoire. — S. AUG. (Traité 113 sur S. Jean.) L’Evangéliste donne la raison de cette manière d’agir : « Parce qu’il était beau-père de Caïphe, qui était grand-prêtre cette année-là. » Saint Matthieu, qui voulait abréger son récit, se contente de dire qu’ils amenèrent Jésus chez Caïphe, car il ne fut conduit chez Anne d’abord, que parce qu’il était le beau-père de Caïphe, et nous pouvons conclure de là que c’est Caïphe qui voulut qu’il en fût ainsi. — Bède : Il voulait, ce semble, faire condamner Jésus par un de ses collègues, pontife comme lui, afin de diminuer le crime dont il allait se rendre coupable. Peut-être aussi la maison d’Anne était située de manière à ce qu’on ne pût passer devant sans entrer, ou bien encore, cela se fit par suite d’un conseil tout divin qui voulait associer dans un même crime ceux qui l’étaient déjà par les liens du sang. Ce que dit ici l’Evangéliste, que Caïphe était grand-prêtre cette année-là, paraît contraire à la loi d’après laquelle il ne devait y avoir qu’un seul grand-prêtre, qui, après sa mort, avait son fils pour successeur, mais il faut se rappeler que le souverain pontificat était alors déshonoré par l’ambition des prétendants. — ALCUIN. En effet, Josèphe rapporte que Caïphe avait racheté cette année de pontificat. Il n’y a donc rien d’étonnant qu’un grand-