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Père lui a donné à boire le calice de sa passion dans le sens de ces paroles de l’Apôtre : « Il n’a pas épargné son propre Fils, » (Rm 8) mais il l’a livré pour nous tous, cependant celui qui doit boire ce calice en est lui-même l’auteur, suivant ces paroles du même Apôtre : « Jésus-Christ nous a aimés, et s’est livré lui-même peur nous. » (Ep 5)




Versets 12-14.



THEOPHYL. Après avoir épuisé tous les moyens propres à détourner les Juifs de tout criminel dessein, sans avoir pu y parvenir, Notre-Seigneur leur permit de s’emparer de lui et de l’emmener : « Alors la cohorte, le tribun et les satellites des Juifs se saisirent de Jésus, » etc. — S. AUG. Ils se saisirent de celui dont ils ne s’étaient point approchés, et ils ne comprirent pas cette invitation du prophète : « Approchez-vous de lui, et vous serez éclaires. » (Ps 33) S’ils s’étaient approchés de lui dans ces dispositions, ils se seraient emparé de lui, non pour le mettre à mort, mais pour le recevoir dans leurs cœurs. En s’emparant de la sorte de sa personne sacrée, ils s’éloignent, beaucoup plus encore de lui, et ils enchaînèrent celui à qui ils auraient bien plutôt demandé de briser leurs propres chaînes ; et peut-être s’en trouvait-il parmi eux qui lui dirent plus tard, comme à leur libérateur : « Vous avez rompu mes liens. » (Ps 115, 6) Après que les ennemis du Sauveur se furent rendus maîtres de sa personne par la