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pour la défense du Seigneur, et que le Seigneur guérit lui-même ? Elle est la figure du sens de l’ouïe qui est renouvelé après que tout ce qui appartenait au vieil homme a été retranché, afin qu’il serve Dieu dans la nouveauté de l’esprit et non dans la vieillesse de la lettre. (Rm 7, 6.) Or, qui peut douter que celui qui a reçu cette grâce de Jésus-Christ, doive un jour régner avec Jésus-Christ ? C’est un serviteur qui est l’objet de ce miracle, et il est la figure de l’ancienne loi qui n’engendrait que des esclaves, mais lorsqu’il a été guéri, il devient la figure de la liberté spirituelle. (Ga 4, 24-26.) — THEOPHYL. L’oreille droite coupée au serviteur du prince des prêtres, est le symbole de la surdité des Juifs, surdité qui régnait surtout dans les princes des prêtres, et la guérison de cette oreille, signifie que l’intelligence sera rendue aux Juifs dans les derniers temps, lors de l’avènement d’Elie.




S. AUG. Le Sauveur désapprouva l’action de son disciple, et lui détendit d’aller plus loin : « Jésus dit à Pierre : Remets ton épée dans le fourreau. » Il voulait ainsi lui enseigner la patience, et en même temps que ce fait fût écrit pour notre instruction. — S. Chrysostome : Ce n’est point seulement en le menaçant que Jésus réprime le zèle de Pierre (comme saint Matthieu le rapporte) ; mais il lui donne un autre motif plus propre à le consoler : « Ne boirai-je donc point le calice que mon Père m’a donné ? » Nouvelle preuve que ce qui arrivait ne devait pas être attribué à la puissance de ses ennemis, mais à sa permission, et que loin d’être opposé à son Père, il lui obéissait jusqu’à la mort. — THEOPHYL. Il se sert de la comparaison du calice pour montrer combien la mort qu’il allait souffrir pour le salut des hommes, lui souriait comme l’objet de ses plus vifs désirs. — S. AUG. Il déclare que son