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met en défense contre ceux qui étaient venus pour se saisir de Jésus : « Alors Simon-Pierre qui avait une épée, la tira, » etc. Mais comment celui à qui Jésus avait commande de n’avoir ni bourse ni deux vêtements, peut-il avoir un glaive ? Je crois qu’il s’était depuis longtemps muni de ce glaive dans la prévision des dangers qu’il redoutait. — THEOPHYL. Ou bien ce glaive était celui qui avait servi pour découper l’agneau, et que Pierre avait conservé après la cène. — S. Chrysostome : Mais comment encore celui à qui le Sauveur avait défendu de donner un soufflet, se rend-il homicide ? Jésus lui avait défendu toute vengeance personnelle, mais ici ce n’est point lui, mais son maître qu’il cherche à venger, d’ailleurs les Apôtres n’étaient pas encore parfaits, mais nous verrons plus tard Pierre se laisser frapper sans faire aucune résistance. Ce n’est pas sans raison que l’Evangéliste remarque qu’il coupa l’oreille droite de ce serviteur ; il fait ainsi ressortir l’impétuosité de l’Apôtre, qui s’attaque tout d’abord à la tête de cet homme.




S. AUG. (Traité 112 sur S. Jean.) L’évangéliste saint Jean est le seul qui nous ait conservé le nom de cet homme : « Et cet homme s’appelait Malchus ; » comme saint Luc est le seul qui rapporte que le Seigneur toucha son oreille et la guérit. — S. Chrysostome : Jésus fait ici un second miracle, et il nous apprend ainsi à faire du bien à ceux qui nous font du mal, en même temps qu’il donne un nouveau témoignage de sa puissance. L’Evangéliste donne le nom de cet homme, pour permettre à ceux qui liraient son récit, de vérifier si ce fait était vrai. Il ajoute qu’il était le serviteur du grand-prêtre, pour faire ressortir l’excessive bonté du Sauveur, qui guérit cet homme, et un homme qui venait se saisir de lui, et qui devait bientôt lui donner un soufflet. — S. AUG. Malchus veut dire qui doit régner ; que signifie donc l’oreille coupée