Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/361

Cette page n’a pas encore été corrigée

mais au monde réconcilié ? Le monde ne vous a donc point connu, parce que vous êtes juste, et qu’il a mérité, que vous lui refusiez la grâce de vous connaître ; au contraire, le monde réconcilié vous a connu, parce que vous êtes miséricordieux, et que ce n’est point à ses mérites, mais à votre grâce qu’il doit de vous connaître. Il ajoute : « Pour moi je vous ai connu. » En tant que Dieu, il est par nature la source de la grâce, et en tant qu’homme, né du Saint-Esprit et de la vierge Marie, il l’est devenu par une grâce ineffable. Enfin, comme la grâce de Dieu nous est donnée par Jésus-Christ, il termine en disant : « Et ceux-ci (c’est-à-dire, le monde réconcilié) ont connu, mais parce que vous m’avez envoyé ; cette connaissance leur est donc venue par la grâce. Et je leur ai fait connaître votre nom (par la foi), et je le leur ferai connaître (par la claire vue), afin que l’amour dont vous m’avez aimé soit en eux. » L’Apôtre s’est servi d’une locution semblable lorsqu’il a dit : « J’ai combattu un bon combat. » (1 Tm 1, 4.) Il ne dit pas : J’ai combattu d’un bon combat, ce qui serait plus conforme au langage ordinaire. Or, comment l’amour dont le Père a aimé le Fils est-il en nous, si ce n’est parce que nous sommes ses membres, et que Dieu nous aime dans son Fils, qu’il aime tout entier, c’est-à-dire, le chef et les membres, c’est pour cela que le Sauveur ajoute : « Et moi en eux. » Il est, en effet, en nous comme dans son temple, et nous sommes en lui en tant qu’il est notre chef.