Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/360

Cette page n’a pas encore été corrigée

monde, et c’est dans cette gloire qu’il nous aime nous-mêmes avant l’établissement du monde.




THEOPHYL. Après avoir prié pour les fidèles et leur avoir fait de si magnifiques promesses, Nôtre-Seigneur place une considération pleine de piété et digne de la mansuétude dont il faisait profession : « Père juste, le monde ne vous a pas connu, » c’est-à-dire, mon désir eût été de voir tous les hommes en possession des biens que j’ai demandés dans cette prière ; mais ils ne vous ont point connu, et ne pourront obtenir ni la gloire, ni les couronnes que je leur ai promises. — S. Chrysostome : Le langage du Sauveur paraît ici empreint d’un profond sentiment de tristesse, de ce que les hommes n’ont point voulu connaître l’auteur de toute bonté et de toute justice. Les Juifs sont donc dans l’erreur quand ils prétendent vous connaître, et qu’ils me reprochent à moi de ne point vous connaître ; c’est le contraire qui est vrai : Pour moi, je vous ai connu, et ceux-ci ont connu que vous m’avez envoyé, et je leur ai fait connaître votre nom et le leur ferai connaître, en leur donnant par l’Esprit saint une connaissance parfaite. Or, quand ils auront appris ce que vous êtes, ils sauront que je ne suis point séparé de vous, mais que vous m’avez aimé d’un amour extraordinaire, que je suis votre propre Fils, et que je vous suis uni par les liens les plus étroits. C’est ce que je leur ai enseigné, afin que je demeure en eux, et c’est ainsi qu’ils conserveront infailliblement la foi qu’ils ont en moi, et l’amour qui doit en être le fruit : « Afin que l’amour dont vous m’avez aimé soit en eux. » Comme s’il disait : C’est l’amour qu’ils auront pour moi, qui leur méritera que je demeure en eux.




S. AUG. Ou bien encore : Qu’est-ce que la connaissance de Dieu, si ce n’est la vie éternelle, qu’il n’a point donnée au monde réprouvé,