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dans les cieux, car cette nature humaine qu’il a prise dans le sein d’une Vierge, il l’a élevée jusque dans les cieux et l’a placée à la droite de son Père. — S. GREG. (Moral., 27, 8.) Mais alors que signifient ces paroles que la vérité nous dit dans un autre endroit : « Personne n’est monté au ciel que celui qui est descendu du ciel ? » Nous répondons que la vérité n’est point eu contradiction avec elle-même, car le Seigneur étant le chef de ses membres, il est seul avec nous après qu’il a rejeté loin de lui la multitude des réprouvés, et puisque nous ne faisons plus qu’un avec lui, on peut dire qu’il retourne seul en nous au ciel d’où il est descendu seul en lui-même.




S. AUG. (Traité 111 sur S. Jean.) Si nous considérons au contraire la nature divine par laquelle il est égal à Dieu son Père, et que nous voulions comprendre à ce point de vue le sens de ces paroles : « Là où je suis, je veux qu’ils soient avec moi, » il nous faut éloigner de notre esprit toute image des choses sensibles, et ne pas rechercher où est le Fils égal à son Père, parce qu’on ne peut trouver un lieu où il ne soit pas. Remarquons encore que Nôtre-Seigneur ne se contente pas de dire : « Je veux que là où je suis, ils y soient eux-mêmes ; » mais il ajoute : « Avec moi. » En effet, être avec lui, c’est le plus grand des biens, car si l’on peut être malheureux en étant là où il est, on est nécessairement heureux lorsqu’on est avec lui. Ainsi, pour prendre un exemple dans les choses sensibles, quoique d’un ordre bien différent, de même qu’un aveugle qui se trouve là où brille la lumière, n’est cependant pas avec la lumière, mais en est séparé même en présence de la lumière, ainsi, bien que non-seulement l’infidèle,