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qu’il ajoute : « Afin que le monde croie que vous m’avez envoyé ? » Est-ce que le monde embrassera la foi, lorsque tous nous ne ferons plus qu’un avec le Père et le Fils ? Est-ce que cette union parfaite n’est pas cette paix perpétuelle, qui est plutôt la récompense de la foi que la foi elle-même ? Dans cette vie, bien que tous nous soyons un, par les liens d’une même foi, cependant celte unité est bien plutôt l’effet que la cause de notre foi. Que veut-il donc dire par ces paroles : « Qu’ils soient tous un, afin que le monde croie ? » Car ils forment eux-mêmes le monde qui doit croire, et c’est d’eux qu’il a dit : « Je ne prie pas pour eux seulement, mais pour ceux qui, par leur parole, doivent croire en moi. » Comment donc devons-nous entendre ces paroles : « Qu’ils soient un en nous, afin que le monde croie que vous m’avez envoyé ? » Le Sauveur ne veut pas dire que leur parfaite unité sera la cause pour laquelle le monde embrassera la foi ; mais c’est une prière qu’il fait à Dieu : « Que le monde croie, » comme lorsqu’il dit : « Qu’ils soient un. » Et si nous suppléons partout le mot : « Je demande, » le sens de cette proposition sera des plus clairs : Je demande que tous ils ne soient qu’un : Je demande qu’ils soient tous un en nous : Je demande que le monde croie que vous m’avez envoyé. — S. HIL. (de la Trin., 4) Ou bien le monde doit croire que le Fils a été envoyé par le Père, parce que tous ceux qui doivent croire en lui seront un dans le Fils et dans le Père. — S. Chrysostome : Rien n’est plus scandaleux, en effet, que la division entre les chrétiens ; tandis que l’union parfaite entre ceux qui ont une même foi, est un sujet d’édification, et un motif de foi pour ceux qui ne croient point. C’est ce que le Sauveur avait dit dès le commencement : « Tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de la charité les uns pour les autres ; » si la division règne parmi eux,