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ailleurs, lorsqu’il dit : « Je ne jetterai pas dehors celui qui vient a moi. » (Jn 10) Mais s’ils veulent sortir d’eux-mêmes, je ne veux pas les retenir de vive force et malgré eux : « Et maintenant je viens à vous. » Mais, pourrait-on lui dire, ne pouvez-vous donc pas les conserver tout en vous éloignant d’eux ? Il le peut sans doute, mais il leur explique pourquoi il parle ainsi : « Et je dis ces choses étant dans le monde, afin qu’ils aient en eux la plénitude de ma joie, » c’est-à-dire, afin qu’ils ne se laissent point aller au trouble naturel à leurs dispositions encore imparfaites. Il leur fait voir ainsi que c’est pour leur procurer le repos de la joie intérieure qu’il tient ce langage. — S. AUG. Le Sauveur a déjà expliqué plus haut quelle est cette joie dont il dit ici : « Afin qu’ils aient en eux la plénitude de ma joie, » lorsqu’il a dit : « Qu’ils soient un comme nous sommes un. » Cette joie qui est la sienne (c’est-à-dire, qu’il leur a donnée), il leur en prédit l’accomplissement parfait dans leurs cœurs, et c’est pour cela qu’il a dit ces choses étant dans le monde. Cette joie, c’est la paix et la félicité de la vie future. Jésus qui avait dit précédemment qu’il n’était plus dans le monde, nous déclare maintenant qu’il dit ces choses étant dans le monde, il y était encore, parce qu’il n’était pas encore sorti du monde, et il n’y était plus dans un autre sens, parce qu’il devait bientôt le quitter.