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au nom du Fils ceux dont il exauçait les prières qui lui étaient faites au nom du Fils. Il ne faut point prendre ces paroles dans ce sens matériel, que le Père et le Fils gardent tour à tour les disciples, car le Père, le Fils et le Saint-Esprit nous environnent ensemble d’une égale protection ; mais la sainte Ecriture ne peut nous être utile qu’en descendant jusqu’à nous. Comprenons donc qu’en s’exprimant ainsi, Notre-Seigneur établit la distinction des personnes divines, mais non la séparation dans la nature. Lors donc, que le Fils gardait ses disciples par sa présence corporelle, le Père n’attendait pas, pour les garder lui-même, que son Fils cessât de remplir cet office, mais tous deux les conservaient en les couvrant de leur puissance divine. Et quand le Fils les priva de sa présence corporelle, il continua de les garder spirituellement avec son Père. Car en les recevant comme homme des mains de son Père, il ne les a pas soustraits à la garde du Père ; et le Père, en les confiant à la garde de son Fils, ne les a point donnés sans le concours de celui-là même qui les a reçus ; car il les a donnés à son Fils fait homme, mais conjointement avec ce même Fils, Dieu comme lui. « J’ai gardé ceux que vous m’avez donnés, et aucun d’eux n’a péri, si ce n’est l’enfant de perdition, » (c’est-à-dire le traître disciple prédestiné à la perdition), afin que l’Ecriture fût accomplie, c’est-à-dire la prophétie qui a pour objet le perfide Judas (surtout dans le Psaume 108).




S. Chrysostome : Il fut le seul qui périt alors, mais un grand nombre l’imitèrent dans la suite. Nôtre-Seigneur dit : « Aucun d’eux n’a péri, autant qu’il dépendait de moi, » c’est ce qu’il exprime plus clairement