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le Seigneur avait prodiguées à ses disciples, n’avaient pu encore pénétrer leurs cœurs ; il s’adresse donc pour eux à son Père, afin de leur montrer la grandeur de son amour. « C’est pour eux que je vous prie, » c’est-à-dire je ne me contente pas de leur donner tout ce que j’ai, je me rends encore leur intercesseur près d’un autre, pour leur témoigner un plus grand amour. — S. AUG. (Traité 107 sur S. Jean.) Ce monde, dont le Sauveur ajoute : « Je ne prie point pour le monde, » ce sont ceux qui suivent dans leur vie la concupiscence du monde, et qui ne sont point compris dans les décrets de la grâce pour être choisis par lui du milieu du monde. Ce sont ces discrets auxquels le Sauveur fait allusion par ces paroles : « Mais je prie pour ceux que vous m’avez donnés. » Par là même, en effet, que son Père les lui a donnés, ils n’appartiennent plus à ce monde pour lequel il ne prie point. Ne croyons pas, du reste, que parce que le Père les a donnés à son Fils, il ait perdu ceux qu’il a donnés ; aussi ajoute-t-il : « Parce qu’ils sont à vous. » — S. Chrysostome : Nôtre-Seigneur répète souvent ces paroles : « Vous me les avez donnés, » pour bien convaincre ses disciples que telle était bien la volonté de son Père, qu’il n’est point venu comme un étranger pour les tromper, mais qu’il les a revus comme étant à lui. Loin de nous encore la pensée que son pouvoir sur eux est un pouvoir nouveau, et que c’est récemment que son Père les lui a donnés, car il ajoute : « Et tout ce qui est à moi est à vous, et tout ce qui est à vous est à moi. » Que personne donc ne croie, parce que mon Père me les a donnés, qu’ils soient devenus étrangers à mon Père, car tout ce qui est à moi est à lui ; ni qu’ils m’étaient étrangers à moi-même, parce qu’ils m’ont été donnés, car ce qui est à lui est à moi.




S. AUG. Nous voyons assez clairement ici comment tout ce qui est