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Père. Cette proposition : « J’ai manifesté votre nom, » doit donc s’entendre comme cette autre : « Je vous ai glorifié, » c’est-à-dire, que le passé est mis ici pour le futur. Cependant la suite nous autorise à regarder comme plus probable que le Sauveur parlait ici de ceux qui étaient déjà ses disciples, et non de tous ceux qui devaient croire en lui. Dès le commencement de sa prière, le Sauveur veut nous faire comprendre sous le nom de siens, tous ceux à qui il a fait connaîtra le nom de son Père qu’il a glorifié en leur donnant cette connaissance ; ce qu’il a dit précédemment : « Afin que votre Fils vous glorifie, » se trouve expliqué par les paroles qui suivent : « Puisque vous lui avez donné la puissance sur toute chair. » Ecoutons maintenant ce qu’il dit de ses disciples : « J’ai manifesté votre nom aux hommes que vous m’avez donnés du monde. » Est-ce donc, qu’ils ne connaissaient pas le nom de-Dieu, lorsqu’ils étaient Juifs ? Et où donc lisons-nous : Dieu est connu dans la Judée, et sou nom est grand dans Israël ? Voici donc comme il faut entendre ces paroles : « J’ai manifesté votre nom aux hommes que vous m’avez donnés du monde, » c’est-à-dire, à ceux qui, m’écoutent en ce moment ; non pas ce nom de Dieu que vous donnent communément les hommes, mais le nom de Père, nom qui ne peut être manifesté qu’autant que le Fils est manifesté lui-même. Il n’est, en effet, aucune nation qui, avant même du croire en Jésus-Christ, n’ait eu une connaissance quelconque de Dieu, comme étant le Dieu de toutes lus créatures. Comme créateur du monde, Dieu était donc connu dans toutes les nations, avant même qu’elles eussent embrassé la foi de Jésus-Christ. Il était connu dans la Judée comme le Dieu, dont le culte était exclusif de toutes les fausses divinités. Mais son