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et il affirme ainsi qu’il était vraiment son Fils, non-seulement de nom, mais en réalité, en ajoutant le pronom : « Vôtre, » car nous sommes aussi en grand nombre les Fils de Dieu, mais nous ne le sommes pas de la même manière que lui. Il est proprement le Fils de Dieu par origine et non par adoption, en vérité, et non-seulement par dénomination, par sa naissance, et non par création. Aussi après qu’il eut été glorifié, la vérité fut solennellement proclamée, le centurion confessa qu’il était le vrai Fils de Dieu, de manière à ce que personne, parmi les fidèles, ne pût hésiter à reconnaître ce que les bourreaux eux-mêmes n’avaient pu nier. — S. AUG. Mais si sa passion a été pour lui un principe de gloire, combien plus sa résurrection ? Ce qui éclate, en effet, dans sa passion, c’est son humilité bien plutôt que sa gloire. Il faut donc entendre ces paroles : « Mon Père, l’heure est venue, glorifiez votre Fils ; » dans ce sens : L’heure est venue de répandre la semence de l’humilité, ne différez pas les fruits de gloire qu’elle doit produire. — S. HIL. (de la Trin., 3) Mais peut-être regardera-t-on comme une marque de faiblesse dans le Fils qu’il ait besoin d’être glorifié par un plus puissant que lui. Et qui, en effet, se refuserait à reconnaître dans le Père une puissance plus grande, sur le témoignage du Sauveur lui-même, qui déclare que son Père est plus grand que lui ? Prenons donc garde qu’un sentiment d’irréflexion nous fasse voir dans la gloire du Père un affaiblissement de la gloire du Fils, car Noire-Seigneur ajoute aussitôt : « Afin que votre Fils vous glorifie. » Il n’y a donc ici aucun signe de faiblesse dans le Fils, puisqu’il doit rendre lui-même la gloire qu’il demande ; donc cette prière qu’il fait pour que son Père lui donne une gloire qu’il doit lui rendre à son tour, est une preuve qu’ils ont tous deux une même puissance et une même divinité.