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les faire en levant au ciel, non-seulement les yeux au corps, mais ceux de l’esprit.




S. AUG. (Traité 104 sur S. Jean.) Nôtre-Seigneur aurait pu en tant qu’homme, s’il l’avait fallu, prier sans proférer aucune parole ; mais en se montrant l’humble suppliant de son Père, il a voulu nous apprendre qu’il n’a pas oublié qu’il était notre maître. Aussi ses disciples trouvent-ils un sujet d’édification, non-seulement dans ses enseignements, mais dans la prière qu’il adresse pour eux à son Père. Et ce fruit précieux est à la fois pour ceux qui entendirent cette prière, et pour nous qui devons un jour la lire dans le saint Evangile. Il commence sa prière en ces termes : « Mon Père, l’heure est venue, » et il nous montre ainsi que loin d’être nécessairement soumis au temps, il était le suprême ordonnateur du temps où devaient s’accomplir les actions dont il était l’auteur immédiat ou qui ne se faisaient que par sa permission. N’allons pas croire que cette heure soit venue comme amenée par le destin, c’est Dieu lui-même qui l’avait fixée dans ses décrets, car loin de nous la pensée que les astres aient pu contraindre à mourir le Créateur des astres.




S. HIL. (de la Trin., 3) Il ne dit pas : Le jour ou le temps est venu, mais : « L’heure est venue. » L’heure est une partie du jour, et quelle est cette heure ? celle où il devait être couvert de crachats, flagellé, crucifié, mais celle aussi où le Père devait glorifier le Fils. La mort vint interrompre le cours de ses œuvres, et tous les cléments du monde ressentirent l’effet de cette mort, la terre trembla sous le poids du Seigneur suspendu à la croix, et elle attesta qu’elle ne pouvait contenir dans son sein celui qui allait mourir. Le centurion s’écrie bien haut : « Il était vraiment le Fils de Dieu. » La prédiction se trouve ainsi justifiée. Le Sauveur avait dit : « Glorifiez votre Fils, »