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paraissait bien plus naturel : Vous n’avez pas besoin d’interroger sur aucune chose, ils lui disent au contraire : « Il n’est pas besoin que personne vous interroge ? » Ou plutôt comment se fait-il que les deux choses eurent lieu, c’est-à-dire que le Seigneur les interrogea, et qu’ils l’interrogèrent à leur tour ? La solution de cette difficulté est facile, car ce n’était que pour eux et non pour lui qu’il les interrogeait, ou qu’il en était interrogé lui-même. En effet, il ne les interrogeait pas pour en apprendre quelque chose, mais bien plutôt pour les enseigner eux-mêmes ; et ses disciples, qui l’interrogeaient pour en apprendre ce qu’ils voulaient savoir, avaient besoin d’être instruits à l’école de celui qui savait toutes choses. Pour lui au contraire il n’avait aucun besoin qu’on l’interrogeât pour qu’il connût ce que chacun d’eux voulait savoir de lui ; car avant même qu’on lui fit aucune question, il connaissait l’intention de celui qui allait l’interroger. Ce n’était point sans doute une chose extraordinaire pour le Seigneur de prévoir les pensées des hommes, mais pour des hommes faibles il y avait un certain mérite à dire comme ils le font : « En cela nous croyons que vous êtes sorti de Dieu. » — S. HIL. (De la Trin., 6) Ils croient qu’il est sorti de Dieu, parce qu’il fait des œuvre que Dieu seul peut faire. Le Sauveur leur avait déjà dit plusieurs fois : « Je suis sorti de Dieu, et je suis venu de mon Père en ce monde, » et cette déclaration si souvent répétée, n’avait excité en eux aucun sentiment d’admiration ; aussi ils n’ajoutent pas : Vous êtes venu de votre Père en ce monde ; car ils savaient qu’il avait été envoyé de Dieu, mais ils ne savaient pas qu’il était sorti de Dieu, ils ne commencèrent à comprendre cette ineffable naissance du Fils de Dieu que grâce à ces derniers enseignements du Sauveur, et c’est alors qu’ils reconnaissent