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en dehors de ce bien, n’est rien, non pas que l’objet de nos prières soit nul absolument, mais parce qu’un comparaison d’un si grand bien, tout ce que l’on peut désirer n’est rien.




« Je vous ai dit ces choses en paraboles, mais vient l’heure où je ne vous parlerai plus en paraboles, mais où je vous parlerai ouvertement de mon Père. » Je dirais volontiers que cette heure dont il parle est la vie future où nous le verrons à découvert, comme le dit l’Apôtre : « Nous le verrons face à face. » (1 Co 13, 12.) Et alors ces paroles du Sauveur : « Je vous ai dit ces choses en paraboles, » se rapporteraient à ce que dit saint Paul : « Nous ne voyons maintenant que comme dans un miroir et sous des images obscures, » je vous parlerai ouvertement de mon Père, parce que c’est par le Fils qu’on peut voir le Père, « car personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils a voulu le révéler. » (Mt 11) — S. GREG. (Moral., 20, 5, ou dans les anc. éd., 8.) Il leur annonce qu’il leur parlera ouvertement de son Père, parce qu’en leur découvrant l’éclat de sa majesté, il leur fera voir comment il est égal dans sa naissance à celui qui l’a engendré, et comment l’Esprit saint est coéternel au Père et au Fils dont il procède. — S. AUG. Mais les paroles qui suivent semblent s’opposer à l’explication que nous venons de donner : « En ce jour, dit le Sauveur, vous demanderez en mon nom, » car que pourrons-nous demander dans le siècle futur, quand nos désirs seront rassasiés de l’abondance de tous les biens ? car la demande suppose toujours une indigence quelconque. Il est donc mieux d’entendre ces paroles dans ce sens, que Jésus rendra ses disciples spirituels de charnels, et d’esclaves de leurs sens qu’ils étaient. En effet l’homme animal