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jour-là, vous demanderez en mon nom, » c’est-à-dire, je vous déclare que mon Père vous aime à ce point, que vous n’aurez plus besoin de mon intervention : « Et je ne vous dis point que je prierai mon Père pour vous, » etc. Mais ce ne doit pas être pour eux une raison de s’éloigner du Sauveur, comme s’ils n’en avaient plus besoin, et c’est pour cela qu’il ajoute : « Parce que vous m’avez aimé, » c’est-à-dire, mon Père vous aime, parce que vous m’avez aimé, si donc vous veniez à vous détacher de mon amour, vous perdriez immédiatement l’amour de mon Père.




S. AUG. (Traité 102 sur S. Jean.) Mais notre amour pour le Fils de Dieu est-il le motif de l’amour de son Père pour nous ? N’est-ce point, au contraire, son amour pour nous qui est la cause de notre amour ? C’est ce que nous dit l’évangéliste saint Jean, dans une de ses Epîtres : « Aimons Dieu, parce qu’il nous a aimés le premier. » (l Jn iv.) Le Père nous aime donc, parce que nous aimons le Fils, en vertu du pouvoir que le Père et le Fils nous ont donné de les aimer. Dieu aime en nous son œuvre, mais Dieu n’aurait pas fait en nous ce qui est digne de son amour, si avant de le faire il ne nous avait aimés le premier. — S. HIL. (de la Trin., 6) La foi parfaite que nous avons en Jésus-Christ, Fils de Dieu, n’a plus besoin d’intercession auprès de Dieu, car elle croit qu’il est sorti de Dieu et qu’elle l’aime, et elle mérite ainsi d’être écoutée et d’être aimée par elle-même, parce qu’elle professe hautement la naissance divine du Fils et son incarnation : « Et parce que vous avez cru que je suis sorti de Dieu. » C’est, en effet, à sa naissance divine et à son avènement en ce monde, que le Sauveur fait allusion dans ces paroles : « Je suis sorti de mon Père, et je suis venu en ce monde ; » la première de ces deux choses s’est accomplie dans sa nature divine, la seconde dans sou incarnation ; car ces deux expressions : « Venir de son Père, et sortir de son Père, »