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S. AUG. Mais je crois qu’il est mieux d’entendre de la vision et de la joie des cieux, ces paroles : « Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus ; » et alors, ce peu de temps, c’est toute la durée du siècle présent. C’est pour cola que Notre-Seigneur ajoute : « Parce que je vais à mon Père, » paroles qui se rapportent à la première proposition : « Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus ; » et non à la seconde : « Encore un peu de temps, et vous me verrez, » car c’est eu allant à son Père qu’il est devenu invisible pour eux. Il leur dit donc, à ceux qui le voyaient corporellement : « Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus, » parce qu’il devait aller à son Père, et qu’ils ne devaient plus le voir désormais dans cette nature mortelle, qu’ils voyaient de leurs yeux, lorsqu’il leur tenait ce langage. Ce qu’il ajoute : « Et encore un peu de temps, et vous me verrez, » est une promesse qui s’adresse à toute l’Église. Ce peu de temps nous paraît bien long, parce qu’il dure encore ; mais lorsqu’il sera écoulé, nous comprendrons alors combien courte a été sa durée.




ALCUIN. Cette femme, c’est la sainte Église qui est féconde en bonnes œuvres, et qui engendre à Dieu des enfants spirituels. Cette femme, tant que dure pour elle le travail de l’enfantement (c’est-à-dire, tant qu’elle s’applique à faire des progrès dans la vertu, tant qu’elle est exposée aux tentations et aux épreuves), a de la tristesse, parce que l’heure de la souffrance est venue pour elle ; car il n’est personne qui ait de la haine pour sa propre chair. (Ep 5, 30.) — S. AUG. Et cependant jusque dans l’enfantement de cette joie, notre tristesse elle-même n’est pas sans quelque joie, car, comme le dit l’Apôtre : « Nous nous réjouissons en espérance, » (Rm 12)