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larmes et les souffrances de cette vie ; tandis que les justes pleurent, le monde se réjouit, parce qu’il ne connaît que les joies de la vie présente, et n’espère en aucune façon les joies de l’autre vie.

S. Chrysostome : Nôtre-Seigneur voulant ensuite leur montrer que la tristesse engendre la joie, comme aussi que cette tristesse sera courte, tandis que leur joie n’aura point de fin, emprunte cette comparaison aux choses du monde : « Une femme, lorsqu’elle enfante, a de la tristesse, parce que son heure est venue ; mais lorsqu’elle a mis un enfant au jour, elle ne se souvient plus de ses douleurs, à cause de sa joie, parce qu’un homme est né au monde. » — S. AUG. Cette comparaison n’est pas difficile à comprendre, parce que les termes en sont connus, puisque c’est celui même qui la propose qui en fait l’application : « Vous donc aussi, vous avez maintenant de la tristesse ; mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira. » Le travail de l’enfantement est ici comparé à la tristesse, et la délivrance à la joie, qui est ordinairement d’autant plus grande, que ce n’est pas une fille, mais un garçon qu’on a mis au monde. Il ajoute : « Et personne ne vous ravira votre joie, » parce que Jésus est lui-même leur joie, et que, comme le dit l’Apôtre : « Jésus-Christ, ressuscité d’entre les morts, ne meurt plus, et la mort n’a plus d’empire sur lui. » (Rm 6, 9.) — S. Chrysostome : Par la comparaison qui précède, il veut aussi exprimer, d’une manière figurée, qu’il s’est délivré des étreintes de la mort, et qu’il a lui-même régénéré le nouvel homme. Et il ne dit pas qu’il n’aura point de tribulation, mais qu’il ne s’en souviendra point, tant sera grande la joie qui lui succédera : et il en sera de même pour les saints. Il ne dit pas non plus : Parce qu’un enfant, mais : « Parce qu’un homme est venu au monde, » annonçant ainsi, en termes couverts, sa résurrection. —