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car le Sauveur attribue ici à l’Esprit Saint ce que les apôtres devaient faire sous son inspiration. — S. Chrysostome : Et comme il leur avait dit précédemment : « Vous n’avez qu’un seul maître, qui est le Christ ; » (Mt 23) pour les disposer à recevoir les leçons de l’Esprit saint, il ajoute : « Il recevra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera. » — DIDYME. Il faut entendre ce mot recevoir dans un sens qui puisse convenir à la nature divine ; car de même que le Fils en donnant, ne perd point ce qu’il donne, et n’éprouve aucun dommage de ce qu’il accorde aux autres ; ainsi l’Esprit saint ne reçoit point ce qu’il n’avait pas auparavant, car s’il a reçu ce qu’il n’avait pas, en communiquant lui-même cette même grâce à un autre, il s’est appauvri de ce qu’il donnait. Comprenons donc que l’Esprit saint a reçu du Fils ce qui était propre à sa nature, qu’il n’y a point ici une personne qui donne et une personne qui reçoit, mais une seule et même nature, car le Fils lui-même reçoit du Père les propriétés qui font sa nature ; en effet, le Fils n’est rien en dehors de ce qui lui est donné par son Père, de même qu’on ne peut concevoir la nature de l’Esprit saint en dehors de ce qui lui est donné par le Fils.




S. AUG. (Traité 6 sur S. Jean.) Il ne faut point toutefois penser, comme l’ont fait quelques hérétiques, que l’Esprit saint soit moindre que le Fils, parce que le Fils reçoit du Père, et que le Saint-Esprit reçoit du Fils en suivant certains degrés qui établiraient une différence entre leurs natures, aussi le Sauveur se hâte de résoudre cette difficulté et d’expliquer ces paroles en ajoutant : « Tout ce qu’a mon Père est à moi. — DIDYME. C’est-à-dire, quoique l’Esprit de vérité procède du Père, cependant, comme tout ce qui est à mon Père est à moi, l’Esprit du Père est le mien, et il recevra de ce qui est à moi.