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Traité 98, avant le milieu.) Il n’y a aucune nécessité de taire aux fidèles qui ne font que commencer les secrets de la doctrine chrétienne, pour les exposer en particulier aux âmes plus avancées. (Le milieu.) Les hommes spirituels ne doivent pas garder devant les chrétiens même charnels, un secret absolu sur les vérités spirituelles, parce qu’elles font partie de la foi catholique qui doit être annoncée à tous les hommes. Cependant, dans l’exposé qu’ils en font, ils doivent prendre garde qu’en voulant faire entrer ces vérités dans l’esprit de ceux qui n’en sont pas capables, ils leur inspirent le dégoût pour la parole de vérité plutôt que de leur en donner l’intelligence. (Même imité après le commencement.) Ne soupçonnons donc pas dans ces paroles du Seigneur, je ne sais quelles vérités secrètes qui pourraient être dites par celui qui enseigne, mais que ne pourrait supporter son disciple ; mais comprenons que pour les choses mêmes qui, dans la doctrine chrétienne, font partie de l’enseignement commun des fidèles, si Jésus-Christ voulait nous les expliquer comme il les développe à ses anges, quels sont ceux qui pourraient supporter cette révélation, fussent-ils des plus avancés dans la spiritualité, ce que n’étaient pas encore les Apôtres ? Certainement tout ce qu’on peut savoir de la créature est au-dessous du Créateur, et cependant qui garde le silence sur le Créateur ? Dans quel endroit du monde n’est-il pas connu de tous les hommes ? Et cependant alors que tous parlent de lui, quel est celui qui le comprend comme il doit être compris ? (Traité 96.) Et quel est celui qui, pendant cette vie, peut connaître toute la vérité ? Est-ce que l’Apôtre ne dit pas : « Nous ne connaissons maintenant qu’imparfaitement ? » (1 Co 13) Disons donc que comme l’Esprit Saint nous conduit à cette plénitude de vérité dont parle le même Apôtre, en ajoutant : « Mais alors nous le verrons face à face ; » ce