Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/292

Cette page n’a pas encore été corrigée

vais à mon Père. » Nous entendons souvent sortir de la bouche des infidèles cette question : Comment pouvons-nous croire ce que nous ne voyons pas ? Il fallait donc définir de la sorte le caractère de la justice des croyants : « Parce que je m’en vais à mon Père, et que vous ne me verrez plus. » Bienheureux, en effet, ceux qui ne voient point et ne laissent pas de croire, car si la foi de ceux qui ont vu Jésus-Christ a reçu des éloges, ce n’est point parce qu’ils croyaient ce qu’ils voyaient (c’est-à-dire, le Fils de l’homme), mais parce qu’ils croyaient ce qu’ils ne voyaient pas (c’est-à-dire, le Fils de Dieu). Lorsqu’au contraire, la forme de serviteur eut disparu à leurs regards, alors cette, parole du prophète fut entièrement accomplie : « Le juste vit de la foi. » Votre justice donc qui convaincra le monde, consistera à croire en moi, alors que vous ne me verrez plus ; et lorsque vous me verrez tel que je serai alors, vous ne me verrez plus tel que je suis maintenant au milieu de vous, c’est-à-dire, vous ne me verrez plus soumis à la mort, mais environné d’immortalité. Et en effet, en leur disant : « Vous ne me verrez plus, » il leur prédit qu’ils ne verront plus désormais le Christ tel qu’ils le voient.




S. AUG. (serm. 61 sur les par. du Seigneur.) On peut donner encore cotte explication : Il n’ont pas cru en lui, et il s’en va vers son Père ; le péché est donc pour eux, et la justice pour lui. En effet, lorsqu’il est venu du sein de son Père vers nous ; c’est un acte de miséricorde, mais c’est par un effet de sa justice qu’il retourne à son Père, selon ces paroles de l’Apôtre : « C’est pour cela que Dieu l’a exalté. » (Ph 2) Mais s’il s’en va seul à son Père, quelle utilité pouvons-nous en retirer ? S’en est-il allé seul, parce que le Christ ne fait qu’un avec tous ses membres, comme le