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ce qu’ils voyaient des yeux au corps : « mais si je m’en vais, je vous l’enverrai. » — S. AUG. Est-ce qu’il ne pouvait l’envoyer, tout en demeurant sur la terre, lui sur qui nous savons que l’Esprit saint descendit et demeura lorsqu’il fut baptisé et qui ne fut jamais séparé de lui ? Quel est donc le sens de ces paroles : « Si je ne m’en vais, le Paraclet ne viendra pas à vous, » si ce n’est, vous n’êtes pas capables de recevoir le Saint-Esprit, tant que vous continuez à ne connaître Jésus-Christ que selon la chair. Mais lorsque Jésus-Christ les eut privés de sa présence corporelle, non-seulement l’Esprit saint, mais le Père et le Fils vinrent fixer spirituellement en eux leur séjour. — S. GREG. (Moral., 8, 13 ou 17 dans les anc. éd.) Il semble leur dire ouvertement : « Si je ne dérobe pas mon corps aux yeux de votre affection, il me sera impossible de vous conduire à l’intelligence invisible par l’Esprit consolateur. — S. AUG. (sur les par. du Seig.) Or, après que la forme de serviteur que le Sauveur a prise dans le sein de la Vierge, eut été éloignée des yeux de la chair, l’Esprit consolateur leur procura ce bonheur singulier de pouvoir contempler avec les yeux purifiés de leur intelligence la nature de Dieu elle-même, par laquelle le Fils était égal à son Père, alors même qu’il daigna se manifester dans la chair.




S. Chrysostome : Mais quelle est donc l’objection que font ici ceux qui ne se forment point de l’Esprit saint des idées justes et convenables ? Est-il donc utile que le Seigneur s’en aille pour que le serviteur vienne ? Or, le Sauveur répond, en nous faisant connaître les avantages de la venue de l’Esprit saint : « Et lorsqu’il sera venu, il convaincra le monde en ce qui touche le péché, » etc.— S. AUG. (Traité 95 sur S. Jean.)Est-ce donc que Jésus-Christ n’a pas convaincu le monde ? Serait-ce parce qu’il