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sa doctrine la doctrine qu’il déclare être non la sienne, mais celle de son Père, à plus forte raison doit-on entendre que l’Esprit saint procède de lui, lorsqu’il dit : « Qui procède du Père, » et non : Il procède de moi. C’est du Père que le Fils a reçu d’être Dieu, c’est du Père aussi qu’il a reçu d’être le principe d’où procède l’Esprit saint. D’est ce qui nous explique, aussi pourquoi on ne dit pas de l’Esprit saint qu’il est né mais qu’il procède ; car s’il était appelé Fils, il faudrait dire qu’il est le Fils des deux personnes divines, ce qui serait une absurdité, car on ne peut être le Fils de deux personnes, que lorsque ces deux personnes sont le père et la mère, or, loin de nous de supposer quelque chose de semblable entre Dieu le Père et Dieu le Fils. Disons plus, même, parmi les hommes, le fils ne procède pas en même temps du père et de la mère, car au moment où il procède du père dans la mère, il ne procède pas de la mère. Quant à l’Esprit saint, il ne procède pas du Père dans le Fils et du Fils dans les créatures qu’il sanctifie, il procède en même temps du Père et du Fils, car nous ne pouvons dire que l’Esprit saint ne soit pas la vie, puisque le Père est la vie, et que le Fils aussi est la vie, et ainsi de même que le Père qui a la vie en lui-même, a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même (Jn 5), ainsi a-t-il donné au Fils que la vie procède de lui, comme elle procède du Père.