pour la mission, car la procession est l’acte en vertu duquel l’Esprit reçoit du Père sa nature divine.
S. AUG. (Traité 96.) On nous fera peut-être ici cette question : L’Esprit saint procède-t-il aussi du Fils ? Le Fils est Fils du Père seulement, et le Père est exclusivement le Père du Fils ; or, l’Esprit saint n’est pas l’Esprit d’une seule des deux premières personnes divines, il est l’Esprit des deux, puisque Jésus-Christ dit expressément : « L’Esprit de votre Père qui parle en vous, » (Mt 10, 20) et que l’Apôtre nous dit de son côté : « Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans vos cœurs. » (Ga 4, 6.) Et je ne vois pas d’autre raison pour laquelle on lui donne le nom d’Esprit, car si on nous interroge sur ce que nous pensons de chacune des autres personnes, il n’y a que le Père et le Fils à qui nous puissions donner ce nom d’Esprit. Or, ce nom qui est le nom commun des deux premières personnes, a dû être donné proprement à celui qui n’est pas l’Esprit de l’un deux, mais qui est le principe d’union des deux personnes divines. Pourquoi donc n’admettrions-nous pas que l’Esprit saint procède du Fils, puisqu’il est aussi l’Esprit du Fils ? S’il ne procédait pas de lui, le Fils de Dieu n’aurait pas soufflé sur ses disciples après sa résurrection, en leur disant : « Recevez le Saint-Esprit, » c’est aussi de cette vertu de l’Esprit saint que l’Evangéliste veut parler, quand il dit : « Une vertu sortait de lui et les guérissait tous. » (Lc 6, 19) Mais si l’Esprit saint procède du Père et du Fils, pourquoi le Fils déclare-t-il qu’il procède du Père ? C’est parce qu’il a coutume de rapporter tous ses attributs divins à celui de qui vient sa nature divine. C’est dans ce même sens qu’il dit ailleurs : Ma doctrine n’est pas ma doctrine, mais la doctrine de celui qui m’a envoyé. Si donc on doit regarder comme