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S. Chrysostome : (hom. 59 sur S. Jean.) Dieu se plaît à honorer surtout ceux qui sont couverts d’outrages pour avoir rendu témoignage à la vérité et confessé Jésus-Christ. C’est ce qui se vérifie dans cet aveugle. Les Juifs le chassent du temple, et le Maître du temple le rencontre, et l’accueille avec bonté, comme le président des combats accueille celui qui a courageusement combattu et mérité la couronne. « Jésus apprit qu’ils l’avaient ainsi chassé ; et, l’ayant rencontré, il lui dit : Croyez-vous au Fils de Dieu ? » Le récit de l’Evangéliste nous fait voir que Jésus était venu exprès pour lui parler. Or, il l’interroge, non pour apprendre ce qu’il ignorait, mais pour se faire connaître à lui, et lui montrer la grande estime qu’il fait de sa foi ; et il semble lui dire : Ce peuple m’a outragé, mais peu m’importe ; je n’ai à cœur qu’une seule chose, c’est de vous inspirer la foi : mieux vaut un homme faisant la volonté de Dieu, que dix mille impies.


S. HIL. (de la Trinité, 6) Si une foi telle quelle en Jésus-Christ devait être regardée comme une foi consommée, le Sauveur aurait dit à cet homme : Croyez-vous en Jésus-Christ ? Mais comme presque tous les hérétiques devaient avoir ce nom à la bouche et confesser le Christ, tout en niant qu’il était le Fils de Dieu, Jésus demande à cet homme de croire ce qui est le signe caractéristique du Christ, c’est-à-dire, de croire qu’il est Fils de Dieu. Que servirait-il de croire au Fils de Dieu, si l’objet de la foi n’était qu’une créature ? La foi qui nous est