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Je vous ai établis pour que vous alliez et que vous rapportiez du fruit. » La charité est le fruit que nous devons produire, et Jésus-Christ nous en fait un précepte formel : « Ce que je vous commande, est de vous aimer les uns les autres. » C’est pour cela que l’Apôtre nous dit : « Le fruit de l’esprit, c’est la charité, » (Ga 5) et il nous représente toutes les autres vertus sortant de cette source et se rattachant à ce lien de la charité. Nôtre-Seigneur nous recommande donc avec raison la charité, comme si elle était le seul précepte sans laquelle tout le reste est inutile et qui amène nécessairement avec elle tous les autres biens qui constituent la bonté de l’homme.




S. Chrysostome : (hom. 77 sur S. Jean.) On peut encore rattacher autrement ces paroles à ce qui précède : « Je vous ai dit que je donnais ma vie pour vous, et que je vous ai choisis le premier. Ce n’est point pour vous faire un reproche que je vous ai parlé de la sorte, mais pour vous engager à un tendre amour les uns pour les autres. Et comme il est toujours pénible d’être en butte à la persécution et aux outrages, il leur prouve que loin de s’en plaindre, ils doivent s’en réjouir : « Si le monde vous hait, leur dit-il, sachez qu’il m’a haï le premier, » c’est-à-dire, je sais que la haine est toujours dure à supporter, mais souffrez-la à cause de moi. — S. AUG. Pourquoi, en effet, les membres s’élèveraient-ils au-dessus de leur chef ? Vous refusez de faire partie du corps, si vous ne voulez pas souffrir la haine du monde avec votre chef ; or, nous devons souffrir patiemment cette haine pour l’accomplissement du précepte de l’amour, car le monde doit nécessairement nous haïr en voyant que nous ne voulons point de ce qu’il aime, ainsi que le dit le Sauveur : « Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui. » — S. Chrysostome : Comme le motif de souffrir pour Jésus-