Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/260

Cette page n’a pas encore été corrigée

ne peut avoir un plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » Nôtre-Seigneur était venu mourir pour ses ennemis, et cependant il déclare qu’il doit donner sa vie pour ses amis, et il nous apprend ainsi que lorsque nous pouvons gagner nos ennemis par notre affection, nos persécuteurs eux-mêmes deviennent nos amis.




S. AUG. (Traité 84) Le Sauveur avait dit précédemment : « Voici mon commandement, c’est que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés, » la conséquence de ce précepte se trouve exprimée dans la première Epître de saint Jean : « De même que Jésus-Christ a donné sa vie pour nous, nous devons aussi donner notre vie pour nos frères. » (1 Jn 3, 16.) C’est ce que les martyre ont fait dans leur ardent amour pour Jésus-Christ ; aussi à la table de Jésus-Christ, nous n’en faisons pas mémoire comme des autres fidèles, en priant pour eux ; mais nous les prions bien plutôt de nous obtenir la grâce de marcher sur leurs traces, car ils ont donné à leurs frères le témoignage d’amour qu’ils avaient reçu eux-mêmes de la table du Seigneur. — S. GREG. Mais comment celui qui, en temps de paix, ne peut sacrifier sa tunique pour Dieu, pourra-t-il donner sa vie lorsque viendra la persécution ? Si donc la vertu de charité veut être invincible au moment de l’épreuve, il faut qu’en temps de paix elle se nourrisse et s’entretienne par l’exercice de la miséricorde.




S. AUG. (de la Trin., 8, 8.) C’est par la seule et même vertu de