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grâce, dans le même sens que nous sommes redevables à la grâce de l’amour du Fils, alors que nous sommes les enfants de Dieu, non par nature, mais par grâce, tandis que le Fils unique est Fils par nature et non par grâce ? Ou bien faut-il entendre ces paroles du Fils de Dieu fait homme ? Oui, sans doute, car ces paroles : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous aime, » expriment la grâce du médiateur ; or c’est comme homme et non comme Dieu que Jésus-Christ est médiateur de Dieu et des hommes. Nous pouvons donc, dire en toute vérité, que bien que la nature humaine n’ait point de rapport avec la nature divine, cependant elle a été unie à la personne du Fils de Dieu, par un effet de la grâce, et d’une grâce si extraordinaire, qu’il n’en est ni de plus grande, ni même d’égale. En effet, cette union de la nature divine avec la nature humaine, n’est la récompense d’aucun mérite de la part de l’homme, et c’est de cette union, au contraire, que les mérites des hommes ont découlé comme de leur source. — ALCUIN. Or l’Apôtre nous apprend de quels préceptes le Sauveur a voulu ici parler lorsqu’il dit : « Jésus-Christ s’est rendu obéissant à son Père jusqu’à la mort, et jusqu’à la mort de la croix. » (Ph 2, 8.)




S. Chrysostome : (hom. 77 sur S. Jean.) Mais comme sa passion qui approchait et de tristes paroles étaient de nature à troubler et interrompre leur joie ; le Sauveur ajoute : « Je vous ai dit ces choses afin que ma joie soit en vous, et que cette joie soit pleine et parfaite, » c’est-à-dire, bien que la tristesse doive s’emparer de vous, je la dissiperai et je la changerai à la fin en joie. — S. AUG. (Traité 83.) Quelle est cette joie de Jésus-Christ en nous, si ce n’est celle dont il daigne se réjouir à notre occasion ? Et quelle est notre joie dont il nous prédit