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Christ, n’a d’autre but que leur avantage et non celui de Jésus-Christ. C’est pour cela qu’il ajoute : « De même que la branche ne peut porter de fruit si elle ne demeure unie à la vigne, ainsi vous ne le pouvez non plus si vous ne demeurez en moi. » Quel magnifique éloge de la grâce ! Comme il est propre à instruire les cœurs des humbles et à fermer la bouche des superbes ! N’est-ce pas contredire cette vérité que de ne pas croire à la nécessité d’un secours divin pour faire le bien, et ceux qui sont dans cette erreur que font-ils ? Loin d’affirmer et de défendre le libre arbitre, ils ne font que le ruiner. Celui qui s’imagine pouvoir porter du fruit par lui-même, n’est pas uni à la vigne ; celui qui n’est pas dans la vigne n’est pas dans Jésus-Christ, et celui qui n’est pas dans Jésus-Christ n’est pas chrétien. — ALCUIN. Tout le fruit des bonnes œuvres vient comme de sa racine, de celui qui nous a délivrés par sa grâce, et nous donne par son secours une force nouvelle pour nous faire produire du fruit en plus grande abondance. Aussi Nôtre-Seigneur revient sur cette vérité, en lui donnant un plus grand développement : « Je puis la vigne, et vous êtes les branches ; si quelqu’un demeure en moi (par la foi, l’obéissance, la persévérance), et moi en lui, (par les lumières que je répands dans son âme, par ma grâce et le don de persévérance), celui-là, (à l’exclusion de tout autre), portera beaucoup de fruit. » — S. AUG. Et que personne ne s’imagine que la branche puisse produire par elle-même quelque peu de fruit, car Nôtre-Seigneur ajoute : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire. » Il ne dit pas : Vous pourrez faire peu de chose, car si la branche ne demeure attachée à la vigne, et ne tire de sa racine la sève qui lui donne la vie, elle ne peut absolument produire aucun fruit. Or, bien que Jésus-Christ ne pût être la vigne, s’il n’était homme, cependant il ne