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les attendaient, et Il leur enseigne que les épreuves les rendront plus forts et plus vigoureux, de même qu’on rend la branche de la vigne plus féconde en la taillant et en l’émondant.




S. AUG. Mais qui peut se glorifier d’être si pur dans cette vie, qu’il n’ait point besoin d’être purifié encore davantage, puisque si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous trompons nous-mêmes ? (1 Jn 1, 1) Dieu purifie donc ceux qui sont déjà purs, afin que cette pureté plus grande, soit aussi la cause d’une plus grande fécondité. Or, Nôtre-Seigneur Jésus-Christ est la vigne, sous le même rapport qui lui fait dire : « Mon Père est plus grand que moi. » (Jn 14) Mais lorsqu’il dit : « Mon Père et moi ne sommes qu’un, » (Jn 10) il est également le vigneron. Et il n’est point vigneron, comme ceux qui ne peuvent que donner leur travail extérieur, son opération va jusqu’à produire l’accroissement intérieur. Aussi se représente-t-il aussitôt comme, celui qui émonde aussi la vigne : « Déjà, leur dit-il, vous êtes purs, à cause des paroles que je vous ai dites. » Voilà donc qu’il émonde les branches, ce qui est l’office du vigneron et non de la vigne. Mais pourquoi ne dit-il pas : Vous êtes déjà purs, à cause, du baptême dans lequel vous avez été lavés ? Parce que, dans l’eau du baptême, c’est la parole qui purifie. Otez la parole, et l’eau n’est plus que de l’eau ordinaire. La parole vient se joindre à l’eau, et forme de sacrement. Or, d’où peut venir à l’eau cette si grande vertu de purifier le cœur en touchant le corps, si ce n’est de la parole, et non pas de la parole simplement dite, mais de la parole qui est crue ? Il faut distinguer,