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21). Et comment serait-elle la vraie vigne, elle qui, au lieu de fruits qu’on attendait, n’a produit que des épines ? (Is 5)




S. HIL. (de la Trin., 9) Mais le Sauveur a soin de distinguer la majesté divine de son Père de l’humble nature dont il s’est revêtu dans son incarnation, et il le représente comme étant le vigneron intelligent qui cultive cette vigne : « Et mon Père est le vigneron. » — S. AUG. Nous cultivons Dieu, et Dieu nous cultive ; mais nous cultivons Dieu non pour le rendre meilleur, nous le cultivons en l’adorant et non en le labourant ; tandis que Dieu nous cultive pour nous rendre meilleurs que nous ne sommes ; c’est notre âme qui est l’objet de cette culture, et il ne cesse d’extirper tous les mauvais germes de notre cœur, de l’ouvrir par sa parole comme avec le soc de la charrue, d’y jeter la semence de ses commandements, et d’en attendre le fruit de la piété.




S. Chrysostome : Mais Jésus-Christ se suffit à lui-même, tandis que les disciples ont un grand besoin de la main du laboureur ; aussi ne dit-il rien de la vigne elle-même, il ne parle que des branches : « Toute branche qui ne porte point de fruit en moi, il la retranchera. » Ce fruit c’est la vie de la grâce, et Notre-Seigneur nous apprend ainsi que sans les œuvres, nous ne pouvons lui être unis.— S. HIL. (de la Trin., 9) Quant aux branches inutiles et infructueuses, il les coupera et les jettera au feu. — S. Chrysostome : Ceux mêmes qui sont arrivés à une haute vertu ont besoin de l’opération de ce céleste vigneron, et c’est pour cela qu’il ajoute : « Et la branche qui porte du fruit il l’émondera, afin qu’elle en porte davantage. » Il veut parler ici des tribulations qui