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à vous. » Il s’en allait en tant qu’homme, et il restait en tant que Dieu. Mais pourquoi ce trouble et cet effroi, puisqu’en se dérobant à leurs regards, Jésus n’abandonnait pas leur cœur ? Or, pour leur faire comprendre que c’était comme homme qu’il leur avait dit : « Je m’en vais et je reviens à vous ; » il ajoute : « Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je m’en vais à mon Père, » etc. C’est en tant qu’il n’était pas égal au Père, que le Fils devait aller à son Père, d’où il devait revenir juger les vivants et les morts. Mais en tant qu’il est égal à celui qui l’a engendré, il ne se sépare jamais de son Père, mais il est tout entier avec lui en tout lieu en vertu de cette divinité qu’aucun lieu ne peut limiter. Aussi le Fils de Dieu, égal à son Père dans la forme de Dieu (car il s’est anéanti lui-même sans perdre la forme de Dieu, mais en prenant la forme de serviteur), (Ph 2), est plus grand que lui-même, puisque la forme et la nature de Dieu qu’il n’a point perdues, sont plus grandes que la forme et la nature de serviteur qu’il a prises. A ne considérer que cotte forme de serviteur, le Fils de Dieu est inférieur, non-seulement au Père, mais à l’Esprit saint ; sous ce rapport Jésus-Christ enfant était inférieur à ses parents, puisqu’il leur était soumis dans son enfance, comme l’Evangile nous l’apprend. (Lc 2) Reconnaissons donc en Jésus-Christ deux natures, la nature divine, qui le fait égal au Père, et la nature humaine, qui le rend inférieur au Père. Or, ces deux natures ne font point deux Christs, mais un seul Christ ; de sorte qu’il n’y a pas en Dieu quaternité, mais trinité. Or, Nôtre-Seigneur dit : « Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez dr ce que je m’en vais à mon