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noble fermeté que cet homme, autrefois aveugle, et qui ne peut plus supporter les aveugles, condamne la dureté opiniâtre des Juifs. — S. Chrysostome : (hom. 58.) Voyez à la fois la force de la vérité, et la faiblesse du mensonge. La vérité rend les hommes illustres et les couvre de gloire, quelque méprisés qu’ils soient d’ailleurs ; et le mensonge, eût-il pour organe les puissants du monde, dévoile toute leur faiblesse.


« Ils le maudirent alors et lui dirent : Sois son disciple, toi. » Que cette malédiction soit sur nous et sur nos enfants, car elle n’existe que dans leur cœur, et non dans leurs paroles : « Pour nous, ajoutent-ils, nous sommes disciples de Moïse ; nous savons que Dieu a parlé à Moïse. » Plût à Dieu que vous sachiez que Dieu a parlé à Moise, vous sauriez également alors que Moïse a prédit l’avènement d’un Dieu ; puisque c’est le Seigneur lui-même qui vous dit : « Si vous croyiez à Moïse, vous croiriez aussi en moi ; car il a parlé de moi dans ses écrits. » Ainsi vous vous faites gloire de suivre le serviteur, et vous tournez le dos au Maître ? Car vous ajoutez : « Mais celui-ci, nous ne savons d’où il est » — S. Chrysostome : (hom. 58.) C’est-à-dire que ce que vous voyez de vos yeux vous paraît moins véritable que ce que vous avez entendu dire ; en effet ce que vous dites savoir, vous le tenez de vos ancêtres. Mais n’est-il pas bien plus digne de foi, celui qui vous a prouvé qu’il venait de Dieu par des miracles, dont vous n’avez pas seulement entendu parler, mais que vous avez vus de vos propres yeux ? C’est ce que leur répond cet homme : « Il est vraiment surprenant que vous ne sachiez pas d’où il est, et qu’il m’ait ouvert les yeux. » Il ne cesse de leur rappeler ce miracle, parce qu’ils ne pouvaient en contester la réalité, et qu’il portait avec lui sa conviction ; et comme ils avaient déclaré qu’un pécheur ne pouvait opérer de semblables prodiges, il s’appuie sur cet aveu, et