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lui, » c’est-à-dire, je me manifesterai de même que mon Père. « Et nous ferons en lui notre demeure ; » ce qui éloigne toute idée de sommeil et de songe ; il ajoute : « Et la parole que vous avez entendue n’est pas de moi, mais de mon Père, qui m’a envoyé. » C’est-à-dire, celui qui n’écoute pas ma parole, n’aime ni mon Père, ni moi. Le Sauveur s’exprime de la sorte, parce qu’il ne dit rien qui soit en dehors de son Père, ou qui ne soit conforme à son bon plaisir. — S. AUG. Peut-être est-ce pour établir une distinction, que lorsqu’il s’agit de ses propres paroles, le Sauveur parle au pluriel : « Celui qui ne m’aime pas, ne garde pas mes commandements ; » tandis que lorsqu’il parle au singulier de sa parole, c’est-à-dire du Verbe du Père, il ne dit point que c’est sa parole, mais celle du Père, c’est-à-dire lui-même. En effet, il n’est point son Verbe, mais le Verbe du Père ; de même qu’il n’est point son image, mais l’image du Père ; de même qu’il n’est point son Fils, mais le Fils du Père. C’est donc avec raison qu’il attribue à l’auteur de son être ce qu’il fait comme étant son égal, puisque c’est de lui qu’il a reçu ce qui lui donne cette parfaite égalité.


S. Chrysostome : Parmi les choses que le Sauveur vouait de leur dire, les unes étaient claires, les autres étaient restées incomprises ; il ajoute donc, pour calmer le trouble de leur âme : « Je vous ai dit ceci, demeurant avec vous. » — S. AUG. (Traité 77) Cette demeure qu’il vient de promettre pour l’avenir, est toute différente de celle qu’il déclare exister actuellement. La première est toute spirituelle, et se réalise au dedans de l’âme ; l’autre est extérieure ut accessible aux yeux du corps comme au sens de l’ouïe. — S. Chrysostome : Or, pour les préparer à supporter plus patiemment la privation de sa présence corporelle,