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s’agit au contraire des dons qui ont pour objet non de conserver, mais de produire dans les autres la vie surnaturelle, il ne demeure pas toujours ; quelquefois, en effet, il suspend le pouvoir d’opérer des miracles, pour que l’humilité garde plus sûrement les vertus qu’il inspire. Jésus-Christ, au contraire, jouit toujours, et en toutes circonstances, de la présence de l’Esprit saint.


S. Chrysostome : Par ces seules paroles, Nôtre-Seigneur renverse d’un seul coup deux hérésies contraires. En disant : « Je vous enverrai un autre, » il établit la différence de personnes ; et en lui donnant le nom de consolateur, l’identité de nature. — S. AUG. (contr. le serm. des Ar., chap. 19.) L’office de consolateur, que les hérétiques abandonnent à l’Esprit saint, comme à la dernière personne de la sainte Trinité, l’Apôtre l’attribue à Dieu lui-même, quand il dit : « Dieu qui console les humbles nous a consolés. (2 Co 7, 6) L’Esprit saint qui console les humbles, est donc Dieu. Ou s’ils prétendent que saint Paul veut parler ici du Père et du Fils, qu’ils cessent de séparer l’Esprit saint du Père du Fils, en lui attribuant exclusivement l’office de consolateur.


S. AUG. (Traité 64 sur S. Jean.) Mais s’il est vrai que la charité de Dieu a été répandue dans nos cœurs par l’Esprit saint qui nous y été donné (Rm 5), comment aimer Jésus-Christ et observer ses commandements pour mériter de recevoir l’Esprit saint, puisque nous ne pouvons sans lui ni aimer ni observer les commandements ? Peut-on dire que nous avons d’abord en nous la charité qui nous fait aimer Jésus-Christ, et que cet amour de Jésus-Christ et l’observation de ses commandements attirent en nous l’Esprit saint qui répand la charité de Dieu le Père dans nos cœurs ? Cette interprétation est