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Le mot Christ signifie roi, le mot Jésus veut dire sauveur ; donc tout ce que nous demandons contre les véritables intérêts de notre salut, nous ne le demandons pas au nom du suiveur. Cependant il ne laisse pas d’être notre Sauveur, non-seulement quand il nous accorde l’objet de nos prières, mais même quand il refuse de les exaucer, car il se montre justement notre Sauveur, en refusant de nous accorder ce qu’il sait être contraire à notre salut. Le médecin sait bien ce que le malade demande dans l’intérêt ou contre l’intérêt de sa santé, et il refuse d’accorder à ce malade les choses nuisibles qu’il désire, justement pour lui conserver la santé. Disons encore qu’il est des choses que nous demandons en son nom et qu’il ne nous accorde pas au moment même où nous les demandons, mais il les accorde plus tard ; il diffère, mais il ne refuse pas d’exaucer nos prières. Il ajoute aussitôt : « Afin que le Père soit glorifié dans le Fils, si vous demandez quelque chose en mon nom je le ferai. » Le Fils ne fait donc rien sans le Père, puisqu’il n’agit que pour que le Père soit glorifié en lui. — S. Chrysostome : En effet, lorsqu’on verra le Fils opérer de grandes choses, la gloire en reviendra à celui qui l’a engendré. Pourquoi répète-t-il de nouveau : « Je le ferai ? » pour confirmer la vérité de ses paroles. — THEOPHYL. Remarquez, par quels degrés le Père est glorifié : c’est au nom de Jésus que sont opérés les miracles en vertu desquels les peuples croyaient à la prédication des Apôtres, et tandis qu’ils parvenaient ainsi à la connaissance, du Père, le Père était glorifié dans le Fils.


Versets. 15-17.