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le premier que pour qu’il les fasse à mon exemple. Or, quelles sont ces œuvres ? la justification du pécheur, c’est ce que le Christ opère dans le pécheur, mais avec le concours de sa volonté. Or, c’est là une œuvre plus grande que la création du ciel et de la terre, car le ciel et la terre passeront, mais le salut et la justification des prédestinés demeureront à jamais. Les anges dans les cieux, sont aussi l’œuvre de Jésus-Christ, pouvons-nous dire que celui qui coopère à la grâce de Jésus-Christ pour sa justification, fait une œuvre plus grande que la création des anges ? Que celui qui en est capable, juge si la création des justes estime œuvre plus grande que la justification des pécheurs, si l’une et l’autre de ces deux œuvres annoncent une puissance égale, la seconde exige une plus grande miséricorde. D’ailleurs il n’est nullement nécessaire d’entendre de toutes les œuvres de Jésus-Christ, ces paroes : « Il fera de plus grandes œuvres que les miennes. » Peut-être n’a-t-il voulu parler que des œuvres qu’il opérait alors, et en ce moment il ne faisait qu’enseigner la doctrine de la foi ; or, enseigner la doctrine de la justice (ce que Jésus a fait sans nous), c’est faire moins que du justifier les pécheurs, ce qu’il a fait en nous avec le concours de notre volonté.


Nôtre-Seigneur donne ensuite un grand sujet d’espérance à ceux qui lui adresseront leurs prières, lorsqu’il ajoute : « Parce que je vais à mon Père.. » — S. Chrysostome : C’est-à-dire, je ne dois point périr, mais je resterai dans la puissance qui m’est propre, et je demeurerai dans les cieux. Ou bien tel est le sens de ces paroles : C’est à vous maintenant de faire des miracles, pour moi je m’en vais à mon Père. — S. AUG. Et afin que personne ne fût tenté de s’attribuer le mérite de ces œuvres plus grandes, il leur fait voir que c’est lui-même qui en sera l’auteur : « Et tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, je le ferai. » Il venait de dire : « Il fera, » il dit maintenant : « Je le