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les œuvres que je fais. » C’est-à-dire, mon Père et moi n’agissons point d’une manière différente, comme il le dit ailleurs : « Si je ne fais point les œuvres de mon Père, ne croyez pas en moi. » Mais pourquoi passe-t-il des paroles aux œuvres ? Il paraissait convenable de dire : C’est lui qui dit les paroles que je prononce, mais il veut donner ici deux preuves différentes empruntées, l’une à la doctrine, l’autre aux miracles ; ou encore, parce que les paroles étaient ici comme des œuvres. — S. AUG. En effet, celui qui édifie son prochain par ses discours, fait une bonne œuvre. Ces deux propositions ont été pour des hérétiques différents, la matière d’une double difficulté. Le Fils n’est point égal au Père, disent les Ariens, puisqu’il ne parle point de lui-même. Le Père est la même chose que le Fils, disent à leur tour les Sabelliens, car que signifient ces paroles : « Le Père qui demeure en moi, fait lui-même les œuvres que je fais, » si ce n’est : Je demeure en moi-même, moi qui fais ces œuvres ? — S. HIL. (de la Trin., 7) Que le Père demeure dans le Fils, cela n’indique pas une seule et même personne ; que d’un autre côté, le Père agisse par le Fils, on ne peut en conclure qu’ils soient d’une nature différente. Disons encore que celui qui ne parle point de lui-même, prouve par-là même qu’il n’est pas seul, et que celui qui parle par lui n’est pas d’une nature différente. Or, après avoir enseigné que le Père parlait et agissait en lui, il apportait la foi à cette unité parfaite entre lui et son Père, en ajoutant : « Ne croyez-vous pas que je suis dans mon Père, et que mon Père est en moi ? » Tant il veut que nous croyons que le Père parle et agit dans son Fils, non par un effet de sa puissance, mais par l’effet de la génération divine et de l’unité de nature. — S. AUG. Jusque-là Nôtre-Seigneur n’avait adressé de reproches qu’à Philippe, il fait voir maintenant qu’il n’était pas le seul qui les méritât, en disant