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nature, le Père est vu dans le Fils. — S. AUG. Mais doit-on faire des reproches à celui qui, voyant une personne parfaitement semblable à une autre, désire voir l’autre terme de la ressemblance ? Nous répondons que le Sauveur reprend son disciple, parce qu’il voyait le fond de son cœur ; Philippe désirait connaître le Père, comme si le Père était supérieur au Fils, et par là-même il ne connaissait pas le Fils, m supposant qu’il existait un être qui lui fût supérieur. C’est pour redresser cette erreur que Nôtre-Seigneur lui dit : « Ne croyez-vous pas que je suis dans mon Père, et que mon Père est en moi ? » C’est-à-dire, si c’est beaucoup pour vous de voir le Père dans le Fils, croyez au moins ce que vous ne voyez pas. — S. HIL. (de la Trin., vu.) Comment pouvait-on encore ignorer le Père, et quelle nécessité de le faire connaître à ceux qui l’ignoraient, alors qu’on pouvait le voir dans le Fils ? Or, on le voyait, parce qu’ils ont une commune nature, et qu’en vertu de cette nature absolument semblable, celui qui engendre et celui qui est engendré ne sont qu’un, selon ces paroles du Sauveur : « Ne croyez-vous pas que je suis dans mon Père, et que mon Père est en moi ? » — S. AUG. (de la Trin., 1, 2.) Le Sauveur voulait qu’il vécût de la foi avant de parvenir à la claire vision, car la contemplation est la récompense de la foi, et c’est la foi qui prépare les cœurs à cette récompense en les purifiant.


S. HIL. (de la Trin., 7) Or, le Père est dans le Fils, et le Fils dans le Père, non par la double union de deux natures qui se rencontrent, ni par l’union d’une nature supérieure qui vient s’enter sur une autre nature, parce que les choses intérieures ne peuvent être soumises aux nécessités des dimensions corporelles, et demeurer extérieures aux choses qui les contiennent, mais le Père est dans le Fils, et le Fils dans le Père, en vertu de sa naissance d’une nature vivante sortant