Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/212

Cette page n’a pas encore été corrigée

Cette question peut facilement se résoudre, en disant que parmi les Apôtres, quelques-uns connaissaient Jésus-Christ, mais que quelques autres ne le connaissaient pas, et que de ce nombre était Philippe.


S. HIL. (de la Trin., 7) Le Sauveur fait donc un reproche à cet Apôtre, de ce qu’il ne le connaît point, car la plupart des actions qu’il avait faites, comme de marcher sur la mer, de commander aux vents, de remettre les péchés, de rendre la vie aux morts, étant visiblement les œuvres d’un Dieu ; toute la difficulté venait de ce que sous le voile de l’humanité qu’il avait prise, Philippe n’avait pas compris l’existence de la nature divine. Aussi à la demande que lui fait cet Apôtre, de lui montrer son Père, il répond : « Philippe qui me voit, voit mon Père. » — S. AUG. En effet, lorsque nous parlons de deux personnes parfaitement semblables, nous disons : « Si vous avez vu l’une, vous avez vu l’autre. » C’est dans ce sens que Nôtre-Seigneur dit : « Celui qui me voit, voit mon Père, » non pas que le Père soit le même que le Fils, mais parce que le Fils a une entière et parfaite ressemblance avec le Père.


S. HIL. (de la Trin., 7) Nôtre-Seigneur ne veut point parler ici de la vue des yeux du corps, car la chair qui est née de la vierge Marie, ne peut servir à découvrir un Jésus-Christ la nature divine, mais c’est l’intelligence que nous avons du Fils de Dieu, qui nous fait comprendre le Père, car si le Fils est l’image du Père, il a avec lui une même nature, et cette expression signifie simplement qu’il a été engendré. Les paroles du Sauveur ne laissent point supposer, en effet, une seule et unique personne, bien qu’elles expriment l’unité de nature, car en ajoutant : « Voit le Père, » il exclut la supposition d’une personne unique, et nous force d’admettre qu’en vertu de l’unité de