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est le même Verbe fait chair qui, par lui-même, c’est-à-dire par sa chair, est retourné vers la vérité, qui n’est autre que lui-même ; vérité qu’au milieu même des hommes de mensonge, il a conservée jusque dans la mort. Lorsque moi-même je vous tiens un langage que vous comprenez, je m’avance en quelque sorte vers vous, sans me quitter moi-même, et lorsque je cesse de parler, je reviens comme à moi-même, tout en demeurant avec vous, si vous retenez ce que vous avez entendu. Or, si cela est possible à l’homme, image créée de Dieu, que ne peut point son image substantielle qu’il a engendrée ? Il va donc à lui-même par lui-même, et par lui-même au Père, et par lui, nous allons nous-mêmes à lui et au Père.


S. Chrysostome : Si j’ai le pouvoir de vous conduire au Père, vous ne pouvez manquer d’y arriver, car il n’est pas possible d’y arriver par un autre chemin. En rapprochant ce qu’il a dit précédemment : « Personne ne peut venir à moi, si mon Père ne l’attire, » de ce qu’il déclare ici que personne ne peut venir à son Père que par lui, il se proclame l’égal de celui qui l’a engendré. Mais comment après avoir dit : « Vous savez où je vais, et vous en savez la voie, » ajoute-t-il : « Si vous m’aviez connu, vous auriez aussi connu mon Père, » c’est-à-dire, si vous connaissiez ma nature et ma dignité, vous connaîtriez aussi la nature et la dignité du Père. Il n’y a point ici contradiction, car ils connaissaient, mais d’une connaissance imparfaite, il était réservé à l’Esprit saint de leur donner cette connaissance dans toute sa perfection. C’est pour cela qu’il ajoute : « Bientôt vous le connaîtrez (il veut parler d’une connaissance tout à fait spirituelle), et vous l’avez déjà