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paroles : « Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu le glorifiera en lui-même. » L’homme ne peut être glorifié par lui-même, et d’autre part le Dieu qui est glorifié dans l’homme (bien qu’il reçoive de la gloire), ne peut être autre chose que Dieu ; il faut donc ou que ce soit le Christ qui est glorifié dans la chair, ou le Père qui est glorifié dans le Christ. Si c’est le Christ, il est certain que le Christ qui est glorifié dans la chair, est Dieu ; si c’est le Père (qui est Dieu), le Père est glorifié dans le Fils en vertu du mystère de l’unité. Mais de ce que Dieu glorifie en lui-même, le Dieu qui a été glorifié dans le Fils, comment peut-on encore tirer cette conclusion impie, que le Christ ne soit point vrai Dieu, et n’ait point une même nature avec Dieu le Père ? Est-ce que celui qu’il glorifie en lui-même serait en dehors de lui ? Celui que le Père, glorifie en lui-même partage nécessairement la même gloire, et celui qui doit être glorifié de la gloire du Père, entre nécessairement en participation de toutes les perfections du Père.


ORIG. Disons encore que le mot gloire n’a pas ici le sens que lui donnent quelques païens qui définissent la gloire, la réunion des louanges qui sont données par un grand nombre, car il est évident que ce n’est pas là le sens du mot gloire dans l’Exode, où il est dit : « Que le tabernacle fut rempli de la gloire de Dieu ; » (Ex 40, 32) et encore que la figure de Moïse fut resplendissante de gloire (Ex 34, 35). Dans le sens premier et littéral, on doit entendre qu’il y eut comme une apparition plus spéciale de la gloire divine dans le tabernacle aussi bien que sur le visage de Moïse, qui venait de s’entretenir avec Dieu. Mais dans le sens figuré, la gloire de Dieu apparut, parce que l’intelligence déifiée et s’élevant au-dessus de toutes les choses matérielles pour